Le pont de Crimée sera détruit d’ici la fin de l’année, a laissé entendre l’ambassadeur d’Ukraine aux Nations unies. L'armée russe a abattu récemment des missiles longue portée de fabrication ATACMS au-dessus de la péninsule.

Une menace à peine voilée. L’ambassadeur de Kiev à l’ONU, Sergiy Kislitsa, a sous-entendu que le pont de Kertch serait détruit d’ici la fin de l’année 2024.

Le diplomate a partagé sur X (ex-Twitter) une illustration d'une «liste 2024 des six principaux types de ponts» : ponts en arc, en porte-à-faux, à haubans, suspendus, à arc noué et « de Kertch », vide.

2024 list of 6 Main Types of Bridges
•Arch Bridges.
•Cantilever Bridges.
•Cable-Stayed Bridges.
•Suspension Bridges.
•Tied-Arch Bridges.
•Kerch Bridges. pic.twitter.com/WVNP79VAjw

La Russie a achevé la structure enjambant le détroit de Kertch en 2020, afin de rompre le blocus terrestre ukrainien de la Crimée. La péninsule a été rattachée à la Fédération de Russie en 2014, à la suite d’une intervention russe dans la foulée du coup d’État à Kiev et après un référendum populaire.

Les services spéciaux ukrainiens ont déjà mené deux tentatives d’attentats à la bombe depuis février 2022 et le début du conflit en Ukraine, revendiqués par le SBU. De hauts responsables ukrainiens ont déclaré que la destruction du pont de Crimée était une priorité, revendiquant qu'il s'agissait d'une «cible militaire légitime».

Pour la Russie, le pont est un édifice civil. Des civils russes ont été tués lors d'attaques ukrainiennes contre le pont en octobre 2022 et juillet 2023. Moscou a répondu à la première attaque, menée avec un camion chargé d'explosifs conduit par un transporteur involontaire, en ajoutant le réseau électrique ukrainien à sa liste de cibles militaires légitimes.

Depuis plusieurs semaines, les forces ukrainiennes, à la peine sur le front, visent des infrastructures russes, notamment des raffineries de pétrole. L'armée russe a riposté, visant entre autres des centrales. Une nouvelle escalade est à craindre.

Le soutien occidental est évidemment une donnée essentielle de la menace contre le pont de Crimée. En mars dernier, la révélation par la rédactrice en chef de RT Margarita Simonian d'une discussion entre des officiers supérieurs allemands sur une attaque du pont de Crimée avec des missiles Taurus a plongé Berlin dans l'embarras. Le chancelier Olaf Scholz a maintenu son refus de livrer ces armes à Kiev.

L’armée ukrainienne a néanmoins été dotée par Washington, en février dernier, de nouveaux missiles longue portée ATACMS. L’armée russe a indiqué en avoir abattu six la semaine passée, au-dessus de la Crimée selon les autorités locales. Ceux-ci seraient en principe à portée de tir du pont de Crimée.

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