Le candidat républicain à la vice-présidence, J.D. Vance, a décrit lors d’une interview à quoi pourraient ressembler les négociations de paix avec la Russie si Donald Trump était élu pour un second mandat. Celui-ci a affirmé à plusieurs reprises qu’il mettrait fin au conflit ukrainien «en 24 heures».

Négociations de paix en Ukraine : «Il faut quelqu’un dont les gens ont peur», estime le colistier de Trump

«C’est de la dissuasion, c’est : "Oh merde, si on s’en prend à ces gars-là, ils vont nous poursuivre avec acharnement".» Dans une interview fleuve avec le producteur Shawn Ryan diffusée ce 12 septembre sur YouTube, déjà visionnée 400 000 fois, le colistier de Donald Trump, le sénateur de l'Ohio James David Vance, a notamment partagé sa vision de ce que pourrait être la manière dont Donald Trump mettrait un terme au conflit en Ukraine.

Depuis plus d’un an, l’ancien président américain, qui brigue un second mandat à la tête des États-Unis, assure qu’il mettra fin au conflit ukrainien «en 24 heures», et ce, avant même son investiture. Il n’a toutefois jamais donné de détails concernant la manière dont il comptait s’y prendre.

Aux yeux de J.D. Vance, si Donald Trump est réputé «à juste titre pour sa fermeté», le 45e président des États-Unis ne l’est en revanche pas suffisamment pour «sa diplomatie intelligente». «Il a fait ces deux choses et c’est pourquoi nous avons eu un monde en paix», a-t-il poursuivi.

En termes de prérequis pour cette paix, «il faut donc avant tout quelqu’un dont les gens ont peur. Vous devez vous inquiéter du fait que si Donald Trump – ou Dieu nous en préserve, Kamala Harris – dit quelque chose, ils le pensent vraiment», a estimé J.D. Vance. Or, a-t-il assuré, «ils ont peur de lui en Russie, ils s’inquiètent de lui en Europe parce qu’ils savent qu’il pense vraiment ce qu’il dit». Ce qui, toujours selon lui, devrait permettre à Donald Trump de parvenir «très rapidement» à un accord.

Accord qui, selon le sénateur américain, «ressemblera probablement à la ligne de démarcation actuelle entre la Russie et l’Ukraine, qui deviendra une sorte de zone démilitarisée, fortement fortifiée pour que les Russes ne l’envahissent pas à nouveau». «L’Ukraine conserve sa souveraineté, la Russie obtient de l’Ukraine la garantie de sa neutralité, elle ne rejoint pas l’OTAN, elle ne rejoint pas certaines de ces "institutions alliées"», a-t-il ajouté.

Selon le colistier de Trump, si ce conflit perdure en Europe, c’«est que Joe Biden dort au volant, Kamala Harris ne sait pas ce qu’elle fait, et donc leur politique consiste à jeter de l’argent sur ce problème, en espérant que les Ukrainiens seront capables de remporter une victoire militaire que même les Ukrainiens disent ne pas pouvoir obtenir.»

Plus tard dans l’interview, J.D. Vance a notamment confié être «fatigué de gâcher des vies américaines en étant le gendarme du monde» et a qualifié la politique actuelle de Washington à l’égard de la Russie de «stupide».  

Le sénateur républicain est notamment connu pour son opposition à l’aide financière à Kiev, fournie sans réserve par l’administration Biden. «Je reste opposé à pratiquement toute proposition visant à ce que les États-Unis continuent de financer cette guerre», avait-il assuré dans un édito publié mi-avril dans les colonnes du New York Times.

Dans celui-ci, l’élu du Congrès y expliquait que l’Ukraine n’avait pas les moyens humains de l’emporter sur la Russie et que les États-Unis n’avaient pas les moyens de subvenir aux besoins matériels de l’Ukraine dans ce conflit. «Ce n’est pas seulement une question de dollars. Fondamentalement, nous n’avons pas la capacité de fabriquer la quantité d’armes dont l’Ukraine a besoin pour gagner la guerre», avait-il affirmé.

J.D. Vance reprenait notamment les besoins mensuels en obus de 155 mm exprimés par Oleksiy Reznikov, alors ministre ukrainien de la Défense, montant estimé alors par le ministre à 356 400 obus par mois. Or, comme le soulignait le sénateur républicain, les États-Unis seuls ne pouvaient en produire que 360 000 par an après avoir «pratiquement» doublé leur capacité, «soit moins d’un dixième de ce dont l’Ukraine affirme avoir besoin».

Quelques jours plus tard, les élus américains finissaient par donner leur feu vert à une aide militaire supplémentaire de 61 milliards de dollars en faveur de l’Ukraine, réclamée avec insistance depuis des mois par Joe Biden.

Sur cet aspect financier du conflit, qui déchire l’Europe depuis plus de deux ans et demi, notamment suite à l’échec des pourparlers d’Istanbul, J.D. Vance a d’ailleurs taclé les Européens, qui à ses yeux ont «sous-financé cette guerre alors que les contribuables américains ont été très généreux envers les Ukrainiens». «Au fait, les Allemands et d’autres pays devront financer une partie de la reconstruction ukrainienne», avait-il précisé à propos de l’accord de paix que pourrait décrocher Trump.

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