En URSS, il a existé un goulag pour les femmes des «traitres à la Patrie» et leurs enfants.

ALGIR, ce goulag soviétique pour les femmes des «traitres à la Patrie»

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Le camp d’Akmol pour les femmes des traîtres à la Patrie, dont l’acronyme ALGIR est l’homonyme du nom donné en russe à l’Algérie, a vu le jour en 1938 au Kazakhstan, non loin du village portant le même nom. L’on ignore toujours combien de femmes sont passées par ce goulag. Les seules données dont nous disposons sont basées sur une note mentionnant 18 000 détenues.

L’on s’y retrouvait sans procès, sur décision d’une commission auprès du Commissariat du peuple aux Affaires intérieures (NKVD) et l’on ne pouvait pas en faire appel. Parmi les détenues, comptaient les épouses des condamnés pour espionnage, complot et liens avec les trotskistes, ainsi que leurs enfants en bas âge.

Il n’y avait même pas besoin d’être mêlée à une activité politique, il suffisait d’être liée à une personne jugée « mal intentionnée ».

Les conditions y étaient rudes, parfois même plus pénibles que dans les camps pour hommes. Toute correspondance ainsi que la réception de colis et le droit aux enfants y étaient interdits – dès que le mineur atteignait l’âge de 3 ans, il était séparé de la mère et envoyé dans un orphelinat. Les détenues vivaient dans des baraques non chauffées et travaillaient jusqu’à épuisement.

Parmi celles qui sont passées par ce goulag, il convient de mentionner Rakhil Messerer-Plissetskaïa, actrice de cinéma soviétique et mère de la légendaire ballerine Maïa Plissetskaïa, et Achkhen Nalbandian, mère du célèbre poète Boulat Okoudjava.

Le camp a existé jusqu’en 1953, mais les détenues n’ont été réhabilitées qu’en 1958. Avant cette date, elles n’avaient pas le droit de retourner là où elles avaient vécu avant leur arrestation.

Dans cette autre publication, découvrez sept films russes sur la survie dans l’enfer du goulag.

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