Une opération contre l’insécurité, l’immigration irrégulière et l’habitat insalubre a débuté ce 16 avril à Mayotte. Après l’opération «Wuambushu», il s’agit cette fois de l’opération «Mayotte Place nette». Les oppositions dénoncent les échecs répétés de l'État français.

«Opération place nette» à Mayotte : un air de déjà-vu

16 avr. 2024, 16:39

Une opération contre l’insécurité, l’immigration irrégulière et l’habitat insalubre a débuté ce 16 avril à Mayotte. Après l’opération «Wuambushu», il s’agit cette fois de l’opération «Mayotte Place nette». Les oppositions dénoncent les échecs répétés de l'État français.

«Les coups de com' de Darmanin, qu'ils soient à Marseille ou à Mayotte, qu'on les appelle "Place nette XXL" ou "Opération Wuambushu", ont toujours le même résultat : un échec cuisant.» Le sénateur des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier n’a pas mâché ses mots sur le réseau social X (ex-Twitter) pour évoquer le lancement de la nouvelle opération sécuritaire menée à Mayotte dans l’archipel des Comores.

Quelque 1 700 gendarmes, policiers et militaires y sont mobilisés pour une opération qui doit durer 11 semaines et qui vise selon le ministère de l’Intérieur l’arrestation de 60 individus et la destruction de 1 300 cases, soit deux fois plus que lors de la précédente opération annoncée par le ministre Gérald Darmanin il y a presque un an jour pour jour, le 20 avril 2023.

La situation sur l’île est délicate et l’échec de la précédente opération donne lieu à de nombreuses critiques. Marine Le Pen, populaire à Mayotte où le RN a obtenu plus de 46% des voix lors des européennes de 2019, a déjà annoncé qu’elle se rendrait sur place ce 17 avril avec le député André Rougé.

Je serai, dès demain, à la Réunion puis à Mayotte aux côtés de @MLP_officiel ! 🇫🇷#Vivementle9juinpic.twitter.com/4by3nO5g3W

La recrudescence des violences à Mayotte a contraint le gouvernement à agir alors que des affrontements entre bandes et les caillassages sont le lot quotidien de ce département.

À la critique venue essentiellement de la droite s’est ajoutée celle d’un professeur de droit, Alexandre Hory, fils de Jean-François Hory, ancien député radical de gauche de Mayotte. Il critique ainsi le temps annoncé de l’opération : 11 semaines, ce qu’il trouve trop court. Il dénonce par ailleurs le dispositif mis en œuvre par l’exécutif qu’il juge trop faible.

Le fameux "rideau de fer" tant annoncé, c'est donc juste un avion civil pour quelques survols et 2 vedettes côtières de la Gendarmerie maritime (VCSM), qui sont déjà à #Mayotte.
Aucun moyen, rien de plus que l'existant dont on n'a pas trop vu les résultats.
Ce n'est pas sérieux. https://t.co/g8heDh9HHI

De son côté, la ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux a présenté son opération ce 16 avril sur le plateau de France 2, évoquant notamment la suppression du droit du sol. Elle a pu compter sur le soutien de quelques élus de la majorité, dont celui du député de la 5e circonscription du Val-de-Marne Matthieu Lefèvre qui déplore qu’à Mayotte «il y a 50% d'étrangers, dont un tiers sont clandestins : c'est comme si en métropole nous avions 35 millions d'étrangers, dont 20 millions de clandestins».

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