J. Mearsheimer : TRUMP vole les ressources ukrainiennes, et REFILE la facture sécuritaire à L'EUROPE

Il est clair que les Russes ont eu deux demandes centrales depuis au moins le quatorze juin de cette année. Premièrement, l'Ukraine doit être un pays réellement neutre ; elle ne sera pas dans l'OTAN, que ce soit de jure ou de facto. Deuxièmement, l'Occident et l'Ukraine doivent reconnaître l'annexion de ces quatre oblasts à l'est de l'Ukraine, ainsi que la Crimée. Ainsi, d'une manière très significative, Héctor, parlant au nom de l'administration, a déclaré que nous acceptons ces deux principales demandes des Russes. C'est un grand tournant. Je ne m'y attendais certainement pas, et cela ouvre la possibilité d'obtenir un accord. Cependant, il y a une autre grande dimension à cela, au-delà de l'Ukraine elle-même, comme l'a souligné Alexandre. Héctor a dit que si une garantie de sécurité est donnée à l'Ukraine, cela n'inclut pas les États-Unis ; ce sont les Européens qui doivent fournir cette garantie. C'est une déclaration remarquable, car nous savons tous — et Zelensky l'a dit — qu'une garantie de sécurité des Européens sans les États-Unis et sans l'OTAN est sans signification. Les Européens ne peuvent pas assurer la sécurité de l'Ukraine. Les plaques tectoniques bougent ici d'une manière très importante. N'oubliez pas que le président Trump n'est en fonction que depuis environ trois semaines ; quatre autres années sont devant lui. En ce qui concerne la relation entre les États-Unis et l'Europe, il peut fondamentalement changer cela au cours des quatre prochaines années. Ma deuxième série de points concerne la possibilité de parvenir à un accord de paix. Alexandre a conclu en disant qu'il n'est pas clair que cela soit possible. C'est une question délicate, et je suis d'accord avec lui. À un moment donné, Trump devra impliquer les Européens et les Ukrainiens dans l'accord ; cela ne peut pas être un simple accord entre les États-Unis et la Russie. Je pense que les Ukrainiens et les Européens seront des obstacles. Si vous écoutez Keir Starmer, il a déclaré aujourd'hui, à ma grande surprise, qu'il est inévitable que l'Ukraine soit intégrée à l'OTAN. Cela contredit directement ce que dit l'administration Trump. C'est une déclaration provocante qui soulève des questions sur la manière dont les Européens, les Américains et les Ukrainiens pourront élaborer un accord avec les Russes acceptable pour les quatre parties.